Nous sommes allés à la rencontre de Maëlys Beulque, responsable pédagogique du pôle e-business, afin d’en savoir un peu plus sur elle et sur son parcours, ainsi que sa conception des programmes Bachelor et Mastères E-business.
Maëlys, peux-tu nous parler de ton parcours ?
Je m’appelle Maelys, j’ai 28 ans et je suis actuellement la responsable pédagogique de l’axe e-business à l’EEMI.
Après un bac L (comme quoi on n’est pas obligé de faire du scientifique dans la vie) j’ai décidé de m’orienter dans une voie un peu plus professionnelle. Je suis partie en BTS contre l’avis de mes profs de l’époque.
J’ai eu le temps de réaliser sept stages en deux ans. Ces deux années m’ont permis d’apprendre toutes les bases de mon métier : stratégie marketing, ciblage correct, etc. Mais ce n’était pas axé digital, et les chiffres n’étaient pas les mêmes donc il a fallu s’adapter. Je suis partie à la fac à la Sorbonne puis à Bordeaux pour apprendre la sociologie et la psychologie, ce qui m’a permis de mieux appréhender mes cibles.
En dernière année, je me suis spécialisée ingénieur de recherche en communication, toute la mise en valeur autour des entreprises et de la propriété intellectuelle. J’ai réalisé mon stage de fin d’études dans un laboratoire pharmaceutique où je suis ensuite restée deux ans, à la communication. J’ai aussi géré une grosse partie commerciale.
En 2014, j’ai monté mon agence EOS Agency avec mon associé Julien Muller, également intervenant à l’EEMI. On a fait quelques erreurs évidemment, mais la boîte se porte très bien et nous en sommes à notre 5ème bilan positif. C’est une sacrée expérience, beaucoup de joie, beaucoup de peine, beaucoup de travail. C’est un bébé qu’on porte.
J’ai fini par quitter le laboratoire pour un autre, et je suis partie faire du trading pharmaceutique à Birmingham, ce qui a représenté un gros challenge. Puis le Brexit est arrivé, ce qui a un peu cassé le marché, donc je ne suis pas restée très longtemps.
Comment es-tu devenue intervenante en école ?
J’ai donné mes premiers cours grâce à mon associé, stratégie marketing, community management et ça m’a beaucoup plu. Un poste s’est libéré dans une autre école du digital et j’ai accepté le poste de professeur associée du pôle e-business.
Suite à ça je suis devenue responsable des masters ce qui m’a donné un côté plus administratif : commencer à écrire les programmes, engager les intervenants, les choisir, gérer les demandes au quotidien, etc. Ce poste a aussi nécessité une grosse veille sur le marché actuel, sur ce que je dois faire pour connaître les tendances du marché, aller voir les entreprises, leur demander de quoi elles .ont besoin, quelles sont leurs attentes, etc.
Je suis restée chez eux pratiquement trois ans, jusqu’à ce que je sois recrutée par l’EEMI, suite à une recommandation. Le directeur m’a proposé le poste de responsable de la filière et non uniquement des masters. Forcément, ça m’a intéressée de pouvoir gérer l’enchaînement sur les 5 ans, du bachelor jusqu’au Bac+5.
Comment construis-tu le programme de l’année prochaine ?
Tout d’abord, gros travail de veille, ça me prend un temps fou. Je suis tutrice d’une quinzaine d’élèves en alternance, donc j’aime bien aller dans leurs entreprises et voir ce qu’il s’y fait, et quel est l’avis de l’entreprise sur les compétences de nos élèves. Quelles skills il aurait dû apprendre plus tôt, plus vite, par exemple.
Je fonctionne aussi avec les intervenants que j’ai, cela fait des années qu’on travaille ensemble et je leur demande ce qu’ils en pensent. Leur avis est très important et certains me font des suggestions de cours auxquels je n’aurai pas forcément pensé. Je note toute la liste de cours que j’ai en tête, tout ce que les étudiants doivent avoir appris à l’issue des cinq ans. Ensuite, je les divise pour qu’ils s’enchaînent de manière logique.
Par exemple, faire de l’analytics avant de faire de l’ad words n’est pas possible. S’ils font du SEO, ils devront faire du SEA en même temps pour bien comprendre comment fonctionnent les deux. Je vois quels sont les cours récurrents sur les 5 ans (avec différents niveaux évidemment), lesquels se ressemblent trop pour être dans la même année, etc.
Que penses-tu de l’évolution des métiers du digital ?
Ça évolue beaucoup et très vite. En toute honnêteté, je n’en sais rien. Entre le moment où l’étudiant va rentrer à l’école et en sortir, il va se passer énormément de choses. Quand j’ai commencé mes études, Internet concernait seulement 2% des métiers, ce qui n’est plus du tout le cas, donc je pense qu’il ne sert à rien de se fixer sur telle ou telle appellation, ou tel ou tel métier.
En revanche, rien n’empêche d’avoir des spécialités de prédilection. Après, même si on choisit une spécialité, il faut être ouvert sur l’ensemble des sujets. Moi par exemple, je suis Trafic Manager (SEO, SEA et Réseaux Sociaux), mais je vais être plus spécialisée en brand content, content marketing et réseaux sociaux, par appétence et affinité. Mais s’il faut faire une campagne SEA, bien évidemment je vais savoir la faire.
Des métiers apparaissent régulièrement, par exemple influence manager qui est un métier récent. Il faut donc faire une veille constante et ne jamais se reposer sur ses acquis. C’est ce que l’on enseigne à nos étudiants à l’EEMI : donner le goût d’apprendre tout le temps et se remettre en question.
Merci Maëlys !